Le Chemin de Fer de Thionville à Apach. Etude et proget.
A
- Le Chemin de Fer de THIONVILLE
à APACH. Etude et
projet.
Le 7 février 1866 une enquête pour le futur projet d'une ligne de THIONVILLE à SIERCK.
Le résultat est bien partagé. En effet seul les communes de : APACH, BERG, GARCHE, ILLANGE, KERLING, KIRSCH, KONTZBASSE, KONTZ-HAUTE, MANOM, MONTENACH et VOLKRANGE sont favorables à un projet de Chemin de Fer de THIONVILLE à SIERCK. Mais seule la commune de SIERCK offrirait une subvention pour l'établissement d'un Chemin de Fer, elle se chiffrait à 30 922 francs.
Par contre les communes de BEYREN, HUNTING, KOENIGSMACKER, MALLING, RETTEL et YUTZ sont totalement opposées à un futur Chemin de Fer. Certaines communes iront même jusqu'à dire qu'elles voteraient volontiers une subvention pour être certaines qu'il n'y aura jamais de Chemin de Fer qui passera sur leurs terres.
Malgré ces différentes opinions L'lngénieur Chef LE JOINDRE a terminé son rapport sur l'avant projet de la ligne le 15 février 1866.
Ce Chemin de Fer partirait depuis la Porte de SARRELOUIS de la ville de THIONVILLE, lieu d'intersection de la ligne THIONVILLE-NIEDERBRONN et la ligne THIONVILLE-SIERCK, se dirigerait en direction de
KOENISGMACKER en passant à proximité de BASSE-HAM, puis derrière la commune de
KOENISGMACKER, traverserait la Canner, longerait la route jusqu'à METRICH puis s'inclinerait en direction de MALLING, la ligne longerait la Moselle, franchirait le ravin de la Krähbach
(ravin des Corneilles) pour arriver aux vignes de RETTEL, traverserait les terres de cette commune dans la partie haute du village, une fois traversée elle s'inclinerait vers
la droite pour venir s'arrêter à l'entrée des jardins de SIERCK. Par la suite on pourra prolonger cette ligne vers la frontière
de Prusse et au-delà. Sa longueur est de 17 794 mètres.
L'altitude du point de départ est de 159 mètres et 82 centimètres.
L'altitude du point d'arrivée est de 149 mètres et 40 centimètres. La différence est de 10 mètres et 42 centimètres.
Le plus gros oeuvre de terrassement se trouverait au niveau de MALLING. Un déblai dans ce contrefort d'environ 3 mètres et 61 centimètres et un remblai de 6 mètres et 91
centimètres pour le franchissement du ravin de la Krähbach. Ce Chemin de Fer nécessiterait 20
ouvrages d'arts départagés comme suit :
2 aqueducs voûtés de 0,70 métres, 3 aqueducs de 1 mètre, 6 ponceaux de 2 mètres, 2 ponceaux de 3 mètres, 1 ponceau de 4 mètres, 4 ponts de 5 mètres, 1 pont de 6 mètres, 1 pont de 15 mètres en 3 arches sur la rivière de la Canner, 18 passages
à niveaux dont 1 pour piétons et 17 pour piétons et voitures.
Les stations seraient au nombre de deux: KOENIGSMACKER situé à 7 785 mètres du point de départ et SIERCK situé a I
0 009 mètres de KOENIGSMACKER.
Il serait probable d'avoir trois haltes : une au point de départ YUTZ et deux autres durant le parcours,
MALLING et RETTEL.
A cette époque la population dans les communes était de : à THIONVILLE 7 818 hab., YUTZ 1 375 hab.,
KOENIGSMACKER 1 506 hab., MALLING 502 hab., RETTEL 738 hab., SIERCK 2 273 hah.
La ligne serait construite à une voie, avec des rails d'un poids de 25 kg au mètre.
Son coût serait de 1 525 000 francs soit 85 713 francs par kilomètre.
Son revenu probable: il aura un mouvement considérable de voyageur. Le transport à petite vitesse consistera principalement en céréales, légumes secs, cuits, plâtre, bois de construction et de chauffage, faïence et porcelaine et des pavés de quartzite.
L'Etat a étudié deux projets, l'un émanant de la Compagnie de l'Est, l'autre de la Société de Chemin de Fer Belge
DELLOYE-TIBERGHIEN.
Le 10 septembre 1869, cette Compagnie Belge demande la concession des lignes de THIONVILLE à SIERCK, de FAULQUEMONT à MORHANGE et de SARRALBE à la limite de la Meurthe.
Par la même occasion elle demande une subvention à l'Etat pour le Chemin de Fer de SIERCK. Au départ elle demandait une subvention de 1 118 863,72 francs, puis après une deuxième de 1 039 000 francs et enfin une
troisième de 992 000 francs.
Elle a réussi à baisser les prix, en supprimant la valeur des travaux de la gare de
KOENIGSMACKER et par l'emploi de rails de 20 kg au mètre.
Le mois même elle reçut la concession de la ligne de THIONVILLE-SIERCK. Mais l'utilisation des rails de 35 kg est préconisée.
Entre temps la Compagnie de l'Est se manifeste en donnant un autre tracé. Celui-ci se grefferait à METRICH sur la ligne de THIONVILLE-NIEDERBRONN. Ce projet a été vite délaissé, car trop coûteux. La plus grosse dépense, la gare de SIERCK a été répartie sur moins de kilomètres (8 553 mètres).
Le 18 janvier 1870, Monsieur le Colonel des fortifications, a donné son adhésion à l'exécution des travaux.
Le cahier des charges est signé par le Préfet le 27 janvier 1870. Il se définit ainsi
TITRE PREMIER - Tracé et construction.
Art. 1er - Le Chemin de Fer d'intérêt local de SIERCK partira d'un point de la ligne de THIONVILLE à NIEDERBRONN près de
KOENIGSMACKER ou METRICH, pour se diriger vers SIERCK par MALLING et RETTEL.
Art. 2e - Les travaux devront être commencés six mois
au plus tard après l'exploitation de la ligne de THIONVILLE-NIEDERBRONN par la Compagnie de l'Est, et achevés dans les dix-huit mois de cette exploitation.
Art. 18e - Les voies seront établies d'une manière solide
et avec des matériaux de bonne qualité. Le poids des rails sera de 20 kg au mètre au moins sur la voie de circulation.
TITRE DEUXIEME - Entretien et Exploitation.
Art. 31e - Les machines locomotives seront construites sur les meilleurs modèles, elle devront satisfaire d'ailleurs à toutes les conditions prescrites ou à prescrire par l'administration pour la mise en service de ce genre de machines.
Les voitures de voyageurs devront être faites d'après les
conditions réglées ou à régler pour les voitures servant aux transports des voyageurs sur le chemin de fer. Elles
seront suspendues sur ressorts et garnies de banquettes.
Il y en aura de deux sortes au moins :
1) Les voitures de Ire classe seront couvertes, garnies, fermées à glaces et munies de rideaux.
2) Les voitures de 2e classe seront couvertes, fermées à glaces ou à vitres, munies de rideaux et auront des banquettes et des dossiers rembourrés.
3) Celles de 3e classe seront couvertes, fermées à vitres et auront des banquettes à dossier. Les banquettes et les dossiers devront être inclinés et les dossiers seront élevés à la
hauteur de la tête des voyageurs.
L'intérieur de chacun des compartiments de toute classe contiendra l'indication du nombre des places de ce compartiment.
Les voitures de voyageurs, les wagons destinés au transport des marchandises, des chaises de poste, des chevaux ou des bestiaux, les
plate-formes et en général toutes les parties du matériel roulant seront de bonne et solide construction.
La Compagnie sera tenue, pour la mise en service de ce matériel, de se soumettre à tous les règlements sur la matière.
Les machines locomotives, tenders, voitures, wagons de toute espèce, plates-formes, composant le matériel roulant seront constamment entretenus en bon état.
Le 20 juin 1870, Monsieur le Préfet signe l'arrêté pour les études définitives du Chemin de Fer de SIERCK à METRICH. Mais un mois plus tard, la guerre éclate et les travaux sont suspendus. Il faudra attendre l'installation de l'administration allemande pour voir l'exécution de cette ligne.
B
- Le Chemin de Fer de THIONVILLE-SIERCK TREVES. Son exécution.
Comme on a pu le voir dans le premier chapitre, c'est un vieux projet français et qui
devait être une ligne secondaire d'intérêt local.
Sous l'administration allemande elle devint une
grande ligne principale. En effet cette ligne permettra de relier les grosses places fortes de BERLIN - COBLENCE - THIONVILLE et METZ.
En novembre 1873 une enquête d'intérêt public est entreprise. Et naturellement elle est jugée favorable. La construction de cette ligne est autorisée par ordonnance Impériale le 18 février 1874. (Franchement a-t-on déjà vu une enquête aboutir défavorablement durant l'occupation quand le maître
d'œuvre est l'occupant, a fortiori aussi autoritaire et discipliné que l'Allemand) ?
Mais il y eut quand même une protestation de la part de la ville de SIERCK. En fait cela ne servit à rien, enfin...En effet, la commune de SIERCK aurait voulu avoir sa gare sur la place de la Grô et en même temps que le Chemin
de Fer passe derrière la ville. Ce tracé quelque peu farfelu aurait
nécessité le percement d'un tunnel sous le château-fort. Que de travail pour pas grand chose, juste pour éviter que le Chemin de Fer passe dans la ville puis à proximité des abattoirs.
L'établissement de la gare sur la place de la Grô était plus tôt dû à une rivalité entre deux communes, celle de
SIERCK
et de RETTEL. Car en fait la gare de SIERCK aurait très bien pu s'appeler gare de RETTEL-SIERCK, car cette dernière est située à la limite des bans des deux communes et qu'une bonne partie du faisceau de
voies se trouve sur les terrains de la commune de RETTEL.
De toute façon l'administration allemande refusa catégoriquement les idées soumises par la ville de SIERCK. Car pour l'établissement de cette ligne, l'administration exige des courbes d'un minimum de 400 mètres de rayon.
On reconnaît bien là les critères de la stratégie militaire. En effet, plus les courbes sont douces et longues,
plus les trains peuvent rouler vite, donc les déplacements des troupes seront plus rapides.
Plus tard, la commune de SIERCK protesta, encore une fois, pour que le passage du Chemin du
fer a proximité de l'abattoir, rétrécissant le chemin d'accès.
En effet il ne restait qu'un mètre de distance entre l'abattoir et le mur que le Chemin de Fer va construire pour soutenir le talus .
... Il est impossible de songer que l'on veuille pousser la commune à se contenter d'une ruelle pour desservir l'abattoir, car enfin il y a souvent plusieurs voitures qui viennent
là en même temps pour amener du bétail à abattre ou des porcs à griller, et si pendant cet encombrement il se trouve bête
à cornes qui se mette à être méchante et qui fonce sur les personnes présentes quel funeste résultat à prévoir !
Ceci n'était pas une raison valable pour l'administration allemande.
Par la suite, la ville de SIERCK reformula sa protestation contre le passage du Chemin de Fer au lieu prévu, en y mêlant cette fois-ci la population de la ville. Etant donné que les lessives se faisaient sur les berges de la Moselle, que des riverains avaient des terrains de l'autre côté de la Moselle, la construction du Chemin de Fer obligerait ces gens soit à escalader les voies (ce qui est relativement dangereux), soit à effectuer de longs détours.
L'administration allemande ne tarda pas à rendre réponse et à remédier aux tourments de la population
Sierckoise.
La solution adoptée fut la suivante : quatre ponts inférieurs ont été établis afin de permettre à la population de rejoindre les berges de la Moselle sans faire de détours.
Cette ligne a pour trajet: TREVES-PERL-APACH-SIERCK-MALLING-KOENIGSMACKER-BASSE-HAM-THIONVILLE.
La construction de cette ligne fut assez facile car elle suivait la vallée de la Moselle. Mais du côté français il y eut deux endroits pénibles et difficiles d'exécution.
Le premier se trouve à la sortie d'APACH, sur le territoire de RUSTROFF, il a fallu creuser le grés rose, puis à la sortie du village de RETTEL jusqu'à l'entrée de MALLING où, encore une fois, il a fallu creuser de la roche calcaire puis construire un pont pour franchir le ravin de la "
Krähbach.
Cette ligne possède deux gares : SIERCK et KOENIGSMACKER, trois stations: APACH,
MALLING, BASSE-HAM.
Elle comporte 14 passages à niveau, dont 10 pour véhicules et piétons et 4 pour piétons.
Les gares de SIERCK et KOENIGSMACKER possèdent toutes deux des halles marchandises, une grue et surtout des quais militaires.
La gare de SIERCK est en grés rouge, provenant des carrières d'APACH, avec une tour centrale et toiture à 2 pans
façon romane, elle est achevée en 1878.
La gare de KOENIGSMACKER est construite avec de belles pierres jaunes des carrières de RETTEL, elle représente parfaitement le
style "Donjon ". Elle fut achevée en 1879.
Les stations furent érigées concomitamment avec les mêmes pierres.
Les terrassements sont faits d'emblée pour deux voies.
La première voie fut mise en service en 1878 (en même temps que l'ouverture de la nouvelle gare de THIONVILLE).
La deuxième voie fut ouverte en 1896, un peu plus tard, certainement faute d'argent pour l'achat du matériel. (Curieuse coïncidence c'est aussi l'année du grand agrandissement du bâtiment de la gare de THIONVILLE).
En 1912, il y eut un projet d'une gare de triage à BASSE-HAM .
Gare d'Apach en 19 12.
Pendant la guerre de 1914-1918, les allemands utilisent cette ligne comme ligne militaire. Elle sert principalement à l'envoi de troupes mais aussi en ravitaillement (munitions, nourriture). Si bien que le 1er
mars 191 7 un projet de voies de garage
fut déposé. Il fut accepté d'urgence, ces voies de garages se situent sur la commune de RETTEL, du km 15,300 au km 16,000 sur les deux voies principales.
De cette façon s'il se trouvait des convois voyageurs ou marchandises, et qu'au même moment des convois militaires devaient passer, les convois " normaux " étaient placés sur ces voies de garages étant donné que les autres étaient prioritaires. L'armistice du 11 novembre 1918 est signé, revivons ce moment exaltant en gare frontalière de SIERCK-LES-BAINS.
Le 12 novembre 1918, à la gare de SIERCK, les magasins sont gardés par des mitrailleuses
.
De THIONVILLE viennent des trains complets de soldats russes, roumains, autrichiens, allemands, tous mêlés et entassés comme des bêtes.
Le lendemain vers 16 heures, un train venant de PERL chargé de prisonniers alliés, Français, Belges, Anglais, Américains. Ils ne savent plus où ils sont, mais
lorsqu'ils entendent parler Français, ils crient tous " VIVE la FRANCE. "
Les Sierckois les acclament, ils jettent des biscuits, cacao, savon. Le train repart tandis que les cris de joie durent.
Le 16 novembre vers neuf heures, des soldats russes arrivent à pied de ROMBAS, pour prendre un train vers
PERL.
Le 22 novembre l'horloge de la gare fut mise à l'heure française.
A seize heures un dernier train arrive de PERL, les chauffeurs et mécaniciens ont été ligotés. Ce sont des marins (la vapeur, ils connaissent) qui ont pris en charge la conduite du convoi. Le chauffeur et le mécanicien seront seulement relâchés à THIONVILLE pour être renvoyés dans leur foyer.
Durant la journée, d'incessants convois de prisonniers passent en gare de
SIERCK.
Enfin, le 25 novembre, le trafic redevient normal sur la ligne de
THIONVILLE-SIERCK.
Au début des années "20" le trafic n'était pas mirobolant, mais au bout d'une dizaine d'années le trafic ferroviaire avec l'Allemagne prit de telles proportions qu'il fallut agrandir la station d'APACH qui devint gare-douanière.
Auparavant les opérations étaient effectuées en gare de SIERCK, le développement des échanges avec l'Allemagne s'amplifia tant qu'il fallut trouver une autre solution pour s'agrandir.
APACH fut la solution, beaucoup plus de place, et de plus dernière station avant la frontière, c'était l'endroit idéal.
De ce fait, on a construit une grande gare douanière, avec toutes les voies nécessaires (date moyenne retrouvée sur les traverses
: 1923 !) proche de celle existante.
Ces nouveaux bâtiments furent d'une belle construction, sur le quai central. Elle fut inaugurée le 5 mars 1928.
Cet agrandissement apporta une population supplémentaire pour ce petit village, qui connut un essor croissant avec celui du Chemin de Fer et des Douanes.
Etant donné le trafic ferroviaire, automatiquement il fallait du personnel. Les Chemins de Fer comme les mines étaient réputés pour loger ses employés, assurer les soins médicaux et offrir une aide sociale. Par conséquent, la Compagnie de Chemin
de Fer de l'Est, Réseau A-L, construisit toute la cité " Bellevue d'APACH durant la même période.
A noter que le bâtiment voyageurs de la gare se trouvait sur le deuxième quai, du même style que toutes les gares construites dans la circonscription de THIONVILLE, ce qui caractérise tout le réseau A-L, (à l'époque E-L = Elsass -
Lothringen).
En 1939 la guerre est déclarée. Elle fera de nombreux dégâts sur notre ligne !
A commencer par le pont du canal des fortifications à THIONVILLE détruit et remis en état en janvier 1941, un pont au PK 18,921 à SIERCK, reconstruit en janvier 1941.
Un autre au PK 20,491 à APACH, rétabli en septembre 1940 et le passage à niveau pour piéton au PK 21,033 en février 1941.
Et ce n'est pas tout, lors des bombardements, le bâtiment voyageurs d'APACH a été entièrement détruit, de même que le grand bâtiment des opérations douanières situé sur le 2e quai fut lui aussi complètement démoli.
Ainsi que les 2 postes d'aiguillage de RETTEL, lors d'un raid aérien allié qui avait pour cible un convoi de chars allemands. Malheureusement ce sont les postes et les voies qui furent détruits, le convoi, lui s'en sorti indemne ou presque. Par chance il n'y eut aucun mort à déplorer.
Le 8 mai 1945 l'armistice est signé.
Mais dès le 1er avril 1945 l'administration des douanes françaises rétablit ses services.
Bien sûr, il a fallu reconstruire les dégâts de la guerre, le bâtiment voyageurs n'a jamais été reconstruit, il fut tout simplement transféré dans le
bâtiment actuel qui fut aménagé à cette occasion.
Au début les relations douanières concernées essentiellement la Sarre.
Mais le 31 décembre 1959, dix ans après la création de la R.FA., la Sarre fut rattachée à celle-ci.
Cette fois-ci encore, après la guerre il fallut apporter des modifications.
D'une idée commune et pour faciliter les échanges dans
les deux pays, la France et l'Allemagne signent une convention pour créer une gare commune, avec tous les services d'administrations nécessaires. Pour ce faire, un grand bâtiment administratif fut construit.
Le 17 janvier 1960 à minuit, APACH devenait gare internationale franco-allemande.
Pour assurer le trafic, deux faisceaux sont situés de part et d'autre des voies principales.
Le faisceau pair comporte 19 voies, il est relié avec la bosse de gravité, servant à exécuter le triage des wagons.
Les voies 4 à 22 sont affectées à la réception et formation de convois, les voies 24 à 40 sont pour les wagons dans l'attente de réexpédition en Import ou Export.
Toutefois entre les voies 8 et 10, un quai a été aménagé pour les contrôles du service phytosanitaire (fruits et légumes).
Pour le faisceau impair, il comporte 10 voies pour le traitement de trains entiers tant à l'Import qu'à l'Export. Une voie donne accès au chantier des réparations des wagons.
Il y a trois postes d'aiguillages. Le poste 1 qui se trouve côté THIONVILLE est électro-mécanique du type 1945, il commande l'entrée et la sortie ainsi que la bosse de gravité.
Le poste 2, du côté PERL (RFA.), également électromécanique du type 1945, commande l'entrée et la sortie.
Le poste A implanté, ancien modèle, à levier libre à transmission funiculaire, placé en tête du faisceau impair n'est occupé qu'en cas de besoin.
Mais depuis août 1990, le trafic marchandises étant en forte baisse, il n'y a plus aucune opération douanière, ni triage de wagons, ces opérations ayant été reportées sur le triage de WOIPPY.
Les activités de la gare d'APACH consistent essentiellement dans les opérations suivantes
:
En ce qui concerne le trafic international :
- Echange des engins de traction pour les convois à l'Import et à l'Export ;
- l'Opération des essais de freins ;
- l'Equipement de la signalisation arrière des trains.
Et concernant le trafic local :
- la desserte de l'embranchement particulier de l'usine Eurotubes, usine de profilés creux à RETTEL ;
- le trafic d'animaux vivants (réexpédition de chevaux, embarquement de trains complets de taurillons) ;
- le trafic bois et copeaux.
Ce trafic s'est développé dès 1990 et a été, à ce titre. une des gares-bois les plus importantes de FRANCE !
Jusqu'à l'ouverture des frontières, les services des Douanes possèdent sur le quai 2 un bâtiment pour effectuer les contrôles et visites sur les voyageurs et bagages. A noter que ce dit bâtiment fut détruit durant la fin de l'année 1994.
Mais depuis le 31 décembre 1992, là aussi les Douanes ont déserté ces locaux. En raison de l'ouverture des frontières et de la suppression du contrôle d'identité sur les points frontières.
Cette ouverture des frontières est certainement une grande étape dans la construction de l'Europe, mais cela coûte quelques emplois.
-----THIONVILLE SA GARE ET LE CHEMIN DE FER DANS SA REGION----par L. COURTADE
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